Cette semaine je souhaite te parler des difficultés que l’on peut rencontrer dans sa vie de femme et sa sexualité à cause de l’endométriose. C’est un sujet tabou mais qui se démocratise de plus en plus ; tout comme on parle de plus en plus de l’endométriose, on parle également de façon plus ouverte dans les médias des sujets liés à la sexualité, et les femmes s’expriment de plus en plus.
Si tu es toi-même confrontée à l’endométriose, ou si tu remarques une baisse de libido due à la prise de médicaments, ou encore que tu es en transition vers la ménopause et que tu observes des « absences », cet article est pour toi.
Désir réactif, pulsionnel ou absent ?
Cette maladie et tous ses symptômes que l’on peut vivre en conséquence, les douleurs physiques des règles, les douleurs pendant les rapports (aussi appelées dyspareunies), la fatigue, les traitements médicaux et hormonaux…, notre rapport à notre corps s’en trouve sérieusement mis à mal. Et forcément, la libido peut être entamée, voire inexistante. Dans un livre passionnant qui s’appelle « Les joies d’en bas » écrit par des jeunes médecins norvégiennes (Nina Brochman et Ellen Stokken Dahl), j’ai appris que des recherches ont été faites sur le désir féminin et qu’un tiers des femmes ont un désir réactif, c’est-à-dire qu’elles ne vont pas forcément ressentir une pulsion sexuelle, mais une fois qu’on leur propose de passer à l’acte et qu’elles s’y mettent, elles vont tout à fait apprécier le rapport sexuel.
Ce désir réactif se distingue de ce qu’on appelle le désir pulsionnel qui lui nous tombe dessus et où là on ressent une réelle envie de faire l’amour.
Il y aurait également 5% des femmes qui n’ont aucun désir qu’il soit pulsionnel ou réactif.
Le désir est un sujet qui est plus complexe qu’on ne le pense ; on a parfois l’impression d’être anormale mais qu’est-ce-que la normalité et ensuite pourquoi se comparer? Ici, je ne tiens pas à te promettre de t’envoyer en l’air 4 fois par jour ou t’assurer un orgasme à chaque rapport. Le message plutôt que je souhaite porter ici et que tu peux donner un coup de pouce à ton épanouissement sexuel si tu en as envie.
Bien entendu il y a des petites choses à essayer, mais encore une fois on ne culpabilise pas, on ne se remet pas en question, on ne se met pas dans une optique de performance. En revanche, on peut se questionner sur sa santé sexuelle actuelle et réfléchir à ses actions.
La Naturopathie inclut d’ailleurs la santé sexuelle dans ce qu’on considère la santé holistique, c’est-à-dire la santé globale, au même titre que la santé physique, la santé mentale et même la santé spirituelle. Je te propose de penser et réfléchir à ces 3 pistes pour t’aider à repenser ta sexualité, si tu en ressens le besoin.
Action numéro 1.
En tant que naturopathe, j’ai forcément pensé aux plantes et à l’alimentation, c’est logique. Il y a un certain nombre de plantes qui aident à stimuler la libido. On va commencer par les huiles essentielles. Je te propose les huiles essentielles suivantes : l’ylang-ylang, le jasmin, la rose, le gingembre, la coriandre et aussi le patchouli. Tu peux utiliser ces huiles essentielles en olfaction ou en massage par exemple.
L’ylang-ylang est fabuleuse, tu peux mélanger quelques gouttes de cette huile à de l’huile végétale (d’amande douce ou d’abricot par exemple) et tu la masses sur le bas du dos. Mieux, tu demandes à ton homme ou ta chérie de te masser 😉
Ensuite, nous pouvons également utiliser les plantes sous un autre format que les huiles essentielles. Je pense notamment à faire des cures de Ginseng ou d’Ashwagandha. Tu peux faire une cure d’un à 2 mois. Ce sont des plantes en gélules, que tu trouves en pharmacie ou sur Internet. Alors attention, on ne fait pas une cure de plus de 2 mois, on la fait de temps en temps, sinon on s’habitue trop et à la longue ces plantes adaptogènes* n’auront plus d’effet sur nous.
Une autre façon naturelle de booster sa libido est d’agir sur ton alimentation. Tu peux par exemple rajouter du gingembre frais dans tes tisanes ou en poudre en cuisant tes légumes, tu peux rajouter aussi des boutons de roses séchés par exemple dans tes tisanes. Les boutons de roses améliorent la circulation de l’énergie vitale en médecine chinoise, ce qui ne peut qu’être bénéfique pour ta vitalité en général et ta sexualité en particulier.
Tu peux également avoir recours aux épices, comme par exemple la coriandre mais aussi la cannelle par exemple, que tu peux rajouter dans tes tisanes ou dont tu peux saupoudrer tes plats. Tu peux aussi manger des asperges, de l’avocat et du cacao. Tous ces aliments ont des effets sur la libido.
Et enfin il existe des Élixirs floraux, je pense notamment aux fleurs de Bach et aux fleurs du Bush Australien qui peuvent aussi aider sur la partie émotionnelle pour peut-être dénouer certains blocages. Je pense notamment à la fleur de Bach Impatiens par exemple. Cette fleur t’aidera si tu es dans une problématique d’avoir du mal à lâcher prise, d’être facilement irritée par les autres, leur lenteur. C’est un exemple de situation qui peut aussi entraver ta liberté et ton épanouissement sexuel.
Il y a aussi des fleurs du Bush Australien que je prépare à mes clientes qui vont pouvoir agir et débloquer certaines peurs ou certaines croyances, notamment sur la sexualité.
Action numéro 2
: cette action est importante et je vais t’expliquer pourquoi. Pour moi il est vraiment primordial de s’occuper de soi, c’est-à-dire de son corps, de se masser, de se crémer, de se reconnecter à lui pour l’honorer, pour l’aimer, pour prendre soin de lui. Car si tu n’arrives pas à le faire pour toi-même, comment veux-tu avoir envie que quelqu’un d’autre le fasse pour et avec toi ?
Et oui, l’idée ici, c’est de renouer avec son corps par le toucher, et on n’est jamais mieux servie que par soi-même. Alors oui, dans cette action, j’inclus aussi bien sur la masturbation, Mesdames. Alors avoir recours à l’auto-soin ainsi qu’à la masturbation? Avec l’endométriose, on peut avoir un rapport compliqué à notre corps qui est peut-être synonyme parfois, souvent, toujours, de souffrance. On peut se sentir crispée, on n’a pas envie d’être touchée à certains endroits. Les rapports peuvent être aussi douloureux quand il y a pénétration, donc le fait de se masser avec des produits sains, qui sentent bons, qui nous permettent de nous reconnecter à notre corps va pouvoir ajouter des signaux positifs, des signaux de détente. C’est une bonne chose pour notre système nerveux et cela participe aussi à la reconstruction du désir d’être touchée par l’autre, c’est une forme en fait de rééducation.
Tu peux décider d’installer une routine avec par exemple pour commencer :
- Me crémer les jambes et le ventre tous les matins après la douche
- Me crémer les pieds tous les soirs avant le coucher (et les mettre dans des chaussettes pour éviter de faire coller tout l’appartement si tu marches pieds nus ah ah)
- Utiliser des huiles végétales et des huiles essentielles pour se masser les zones douloureuses comme le ventre, les lombaires. Il y a quelques années j’étais tellement douloureuse du ventre que je n’arrivais même pas à y passer la main … Après du travail d’auto-soin j’ai complètement réintégré mon ventre dans ma vie, dans mon corps
Dans un second temps cela peut être :
- Se faire masser par son/sa chéri(e) ou par un(e) professionnelle
- Avoir recours à la réflexologie plantaire qui peut allier à la fois le rééquilibrage corporel et la pratique du toucher, le contact
Puis ensuite d’autres exemples :
- La masturbation ; sache qu’elle permet de réduire les douleurs de règles car elle contribue à la détente et à réduire le stress ! alors ne te prive pas !
- Jouer avec des sex-toys seule ou avec ton ou ta partenaire
Ce qui nous amène à notre Action numéro 3 : réfléchir à ses croyances limitantes.
Je vais te donner des exemples : est-ce que je suis obligée de considérer la pénétration obligatoirement à chaque rapport? non. Est-ce que je pourrais éventuellement me renseigner sur ce qui se fait autour du Slow sex (l’amour en pleine conscience) ou le tantrisme ? OUI !
Est-ce que faire l’amour c’est forcément le schéma « préliminaires, pénétration, orgasme » ? non.
Est-ce que c’est grave de ne pas jouir? non.
Il y a tout un tas de croyances limitantes qu’on peut avoir autour du sexe et des choses qu’on se croit peut-être obligée de faire inconsciemment.
Avec la maladie, on peut être moins disponible, notre corps est une source de souffrance et en même temps on peut avoir « peur de perdre notre compagnon si on ne fait pas l’amour aussi souvent qu’il le voudrait ». Ce sont des croyances que j’entends souvent de la part de mes clientes et je pense qu’on peut travailler là-dessus et repenser en fait notre sexualité pour justement arriver à un meilleur épanouissement et une meilleure adaptation du sexe avec notre maladie en accord avec nos besoins.
Il y a des livres qui sont extrêmement bien écrits et qui donnent énormément de pistes et d’aide par rapport à ces sujets. On a évidemment le livre Sexo et Endo de Marie-Rose Galès, mais aussi plein d’autres comme Foufoune cosmique, Jouissance club, Les femmes et leur sexe, Slow sex.
Il y a des tas d’informations qu’on peut retrouver pour repenser sa vie sexuelle, son épanouissement sexuel et sortir un petit peu des schémas de croyance préétablie pour justement aussi se reconnecter à ce dont on a vraiment envie.
En conclusion, on a donc 3 pistes qu’on peut envisager pour revoir stimuler notre libido si on le souhaite. La piste de l’alimentation, des élixirs floraux et de la phytothérapie, pour nous aider, nous donner un petit coup de pouce. On a également le fait de prendre soin de soi, donc en passant par le toucher, par les massages et la masturbation. Et action numéro 3, repenser sa vie sexuelle : est-ce qu’on peut adapter, faire autrement et sortir un petit peu des croyances et des carcans que notre société nous impose.
Si tu souhaites poursuivre le travail, je serais ravie de t’accompagner lors d’une consultation. Clique ici.
*une plante adaptogène est une plante qui va stimuler le corps et l’esprit à s’adapter à un stress, soit en te tonifiant si tu es fatiguée, soit en te détendant si tu es sur les nerfs.